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ETAPE 5 : ITALIE

LA LOMBARDIE : de Robbio à Piacenza
L’EMILIE-ROMAGNE : de Piacenza au Col de la Cisa

De Robbio à Garlasco (35km)
Ce vendredi 6 août recommence par la traversée de rizières et de champs de maïs mais avec, en arrière-fonds au loin, les monts enneigés des Alpes. Toujours de belles envolées d’ibis et un peu moins de moustiques . Les choses se compliquent lorsqu’on aborde la zone décrite comme étant « de beaux alpages herbus ». En fait, c’est un enfer vert avec hautes herbes, ornières creusées par les tracteurs, le tout abondamment mouillé par la rosée. Malgré les guêtres, les chaussures et le pantalon sont tout boueux et trempés. J’ai dû faire une pause prolongée avant Mortara pour changer de chaussettes, nettoyer et faire sécher tout ça.
Traversée de Mortara. Puis on serpente de nouveau dans la campagne sous un soleil plus que radieux.
A Remanto, j’entre dans un bar et là, la gérante me dit de ressortir car à partir d’aujourd’hui, il faut montrer le pass sanitaire (green pass en italien). Après ce petit incident vite résolu, la journée s’achève sans surprise à Garlasco où je dois tout de même marcher deux kilomètres de plus que prévu pour trouver mon hébergement. Un Hollandais, Ferdinand, parti de Reims et allant à Rome y est déjà. Ce soir, c’est encore donativo.

De Garlasco à Pavie (22km)
Ce samedi 7 août nous voit arrivés à Pavie en Lombardie. Nous? Ferdinand, sportif hollandais de 73 ans et Charlotte, rencontrée déjà après Aoste avec son mari et qui chemine seule depuis ce matin.
Le paysage est très beau, toujours plat mais nous longeons un canal dans des rizières moins disciplinées puis le Ticino, la rivière qui baigne Pavie. La nature devient plus sauvage. Malheureusement nous ne pouvons pas déguster cette étape à sa juste valeur toujours à cause de ces fameux moustiques. D’ailleurs, depuis Vercelli tous les hébergements sont dûment équipés de moustiquaires. Même à Pavie où nous arrivons vers 12h30 ces insectes sévissent.
Après avoir attendu l’ouverture de notre Ostello et nous être restaurés, nous nous installons et partons nous promener dans le centre-ville. Nous traversons d’abord le Pont couvert puis découvrons l’imposante cathédrale de style roman en brique rouge. Depuis le Piémont, presque tous les édifices sont construits avec des briques. Nos pas nous conduisent alors vers l’université, les tours médiévales et l’église San Michele en pierre.

De Pavie à Miradolo Terme (30km)
Bonne nuit. Réveil en sursaut à cause de Ferdinand qui toque à la porte à 5h30.
Étape sans surprise, dans la même atmosphère que les jours précédents. Cependant, on commence à voir les Apennins dans le lointain. Ça va certainement être rude après presqu’une semaine de plat, mais on a vraiment envie de changer.

De Miradolo Terme à Piacenza (29km)
Lundi 9 août, c’est la traversée du Pô. Deux solutions: le pont ou le bateau. Nous avons choisi la solution historique et avons réservé Danilo, le passeur de pèlerins, pour 11h. Nous avions 16 km à parcourir avant le point de passage marqué par une borne sur la rive gauche.
Partis à 6h dans la fraîcheur matinale, nous avons longé des champs de maïs. La traversée s’est faite dans la bonne humeur, nous étions sept pèlerins, trois à pieds et quatre à vélo. Il a encore fait très chaud aujourd’hui et ça nous a donné un petit répit de 4 km. Puis le reste de l’étape a été nettement moins agréable car sur la route, avec une entrée interminable à Piacienza, avec force circulation pour atteindre notre Ostello à l’autre bout de cette grande ville, qui marque notre entrée en Emilie-Romagne.

De Piacenza à Fiorenzuola (32km)
Nous sommes aujourd’hui le mardi 10 août. A 6 heures ce matin, nous partons de Piacenza pour une étape de 32 km sous le soleil. Les moustiques nous ont quittés et nous traversons des champs interminables de tomates, d’oignons, de haricots, de maïs et de soja. La chaîne des Apennins se rapproche de plus en plus.
A midi, Charlotte nous quitte car des amis autrichiens la rejoignent pour marcher quelques jours avec elle.
Ferdinand et moi continuons de marcher ensemble. Nous avons un bon rythme tous les deux. Les problèmes d’hébergement (fermeture pour vacances ou définitive, jauge atteinte…) continuent à nous prendre une bonne partie de nos pauses. Ce soir, ce sera agriturismo à Fiorenzuola et nous avons passé plus d’une heure à être « trimballés » de numéro en numéro, mais avons réussi à nous loger jusqu’à jeudi soir.

De Fiorenzuola à Costamezzana (33km)
Dure journée ce mercredi 11 août! Départ à 5 h. à la lampe de poche sans café. Mais deux beaux moments: l’arrivée à 6h. avec le son des cloches et l’ouverture de l’abbaye de Chiaravalle della Colomba, puis le lever du soleil dans la campagne émilienne. À 10h, nous étions à Fidenza où nous avons pu visiter une étonnante cathédrale dont le portail est soutenu par deux « lions ».
Après quoi, il nous restait encore 12 kilomètres de montée pour arriver à Costamezzana, but de l’étape du jour. La chaleur était insoutenable et j’ai dû faire plusieurs pauses. Mais le paysage devient intéressant en prenant de la hauteur.
Ce soir, nous sommes avec un autre pèlerin de la région de Naples et nous avons décidé de nous faire des pâtes. Ferdinand est allé chercher une bouteille de vin…

De Costamezzana à Ricco di Fornovo (25km)
Aujourd’hui jeudi 12 août nous voit partir tranquillement après un bon petit déjeuner pris au gîte à partir des victuailles à disposition. C’est le cas de figure le plus intéressant, car on ne dépend pas de qui que ce soit pour fixer l’heure de départ. Marcello, prêtre dans la région de Naples est parti le premier puis nous avons suivi tranquillement.
La campagne est magnifique, il y a beaucoup de relief mais nous sommes sur une petite étape et avons décidé de ne pas forcer. La première partie du chemin est un régal pour les yeux et à partir de Medesano, nous optons pour la version légère en plaine.
À partir de là, plus de côtes jusqu’à Fornovo. Nous longeons le Taro complètement… tari. À la pause, nous faisons le point et réalisons que notre hébergement se trouve 4 km plus loin que Fornovo et nous éloigne de la Via Francigena.
Heureusement, après avoir suivi une route tout en montée, nous sommes bien accueillis dans notre ostello. Nous apprenons également que Marcello et Alessandro ont renoncé à faire le détour.
Un Espagnol vient d’arriver, Emilio.

Le film de l’étape 5
(diaporama automatique)

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