• Etape 2

ETAPE 2 :  De Carcaboso à Salamanque
(du 4 au 9 septembre 2024)

Mercredi 4 septembre : Carcaboso – Jarilla (20km)
Comme décidé, nous sommes partis à 4h du matin dans la nuit la plus noire qu’il soit, Henri pour 40km et moi pour 20km, ce qui me permet de ne pas marcher pendant les fortes chaleurs. Il y avait un petit vent bien agréable mais une chose est sûre : je ne partirai plus toute seule à la frontale. Nous avons dû affronter un marécage ( signalé dans le guide mais on n’y croyait pas trop), un cadavre d’âne, une errance avec escalade de mur et barbelés et une rencontre bovine intimidante. De plus, c’est un peu dommage de ne pas voir les paysages qu’on traverse. J’espère que les températures vont diminuer pour reprendre un rythme de jour normal et tranquille.
Je suis arrivée à l’Arco de Cáparra, ville romaine archéologique emblématique de l’Estrémadure.
J’y ai attendu 3h le taxi envoyé par l’hôtel, le patron ne trouvant pas de chauffeur.
Me voici donc dans ma chambrette à étudier les prochaines étapes…

Jeudi 5 septembre : Jarilla – Aldeanueva del Camino (12km)
Une belle surprise ce matin: j’ai suivi l’ancien tracé d’une voie ferrée reliant jadis Plasencia à Astorga. Cette voie verte a pris le nom de Camino natural Via (ou ruta) de la Plata. Montée en faux plat jusqu’à la fin de l’étape, senteurs de fenouil et de figuiers, petits papis sifflotants, de part et d’autre des pâtures bien pourvues de vaches, la vue sur la montagne d’un côté et la plaine de l’autre. Il fait frais et c’est bien agréable. Je me suis rattrapée en prise de photos! Arrivée à l’albergue vers 10h30 après avoir bien flâné. Le propriétaire m’a laissée prendre ma douche avant de faire le ménage. Je suis donc allée me promener. Le village est tout pavoisé d’ouvrages en crochet multicolores pour la fête de la Ste Vierge. Je suis arrivée aussi face à une reproduction murale grandeur presque nature de Guernica en hommage à Picasso. Au centre de la place, une sculpture de l’enfant du pays, Angel Duarte, célèbre en Espagne.
Une petite folie: une bière et des pommes de terre à l’aïoli avant de retourner à l’albergue.

Vendredi 6 septembre :  Aldeanueva – Calzada de Béjar (22km)
Enfin une journée de marche « normale »: on grimpe une montagne, on la redescend, on suit un bout de vallée et on regrimpe sur une autre! D’abord, 6km de bitume jusqu’à Baños de Montemayor en petite montée, puis ça se corse sur une belle voie pavée jusqu’à Puerto de Béjar (945m d’altitude). Entre-temps sortie d’Extremadura et passage en Castilla y León. Il fait frais, presque froid avec un vent de face, mais on chemine parmi les vestiges romains bien documentés (beaucoup de lecture) sous les chênes et les châtaigniers. Vers la fin, la Via se transforme en chaussée romaine sableuse et caillouteuse jusqu’au village de Calzada de Béjar, fin de l’étape. Un petit tour m’a permis de voir des miliarios recyclés en piliers d’arcade, et la sortie (pour demain matin) se fait par une belle fontaine souhaitant un buen camino.

Samedi 7 septembre : Calzada de Béjar – Fuenterroble da Salvatierra (20km)
7h21, 9°au thermomètre, départ foulard autour du cou. Sortie du village par la fontaine. Large sentier sableux, de part et d’autre un mur de pierres sèches et derrière, de belles vaches noires à cornes effilées. Lever du jour incandescent, fumerolles au-dessus des mares…
Aujourd’hui on part de 790m et on monte continuellement, soit en grimpette principalement sur bitume ou en faux-plat sur chemin sableux, jusqu’à 998m. Traversée de deux villages paraissant endormis et dans l’ensemble c’est assez cool. Sur cette portion, je me fais dépasser par 6 cyclistes chargés, en route certainement pour Salamanque. Balisage confortable, vestiges romains, beaucoup d’oiseaux, et même un lapin qui m’a dépassée en courant… Bucolique! Environ 3km de petite descente pour arriver à Fuenterroble da Salvatierra (alt. 950m) et son albergue emblématique du Padre Blas, premier donativo rencontré depuis Merida: repas du soir en communauté, nuitée, petit-déjeuner, sandwich pour la route du lendemain. La déco vaut aussi le détour…

Dimanche 8 septembre : Fuenterroble da Salvatierra – San Pedro de Rozados (29km)
Je redoutais un peu cette longue étape qui culmine au Pico de la Dueña à 1169m mais ça s’est très bien passé. Il fait encore nuit à 6h30, toujours pas de lune et j’ai mis un T-shirt supplémentaire. Les petits-matins sont devenus très frais mais les levers de soleil magnifiques sur ces grandes étendues dorées. En fait, c’est assez plat, voire descendant et il y a seulement deux belles grimpettes débouchant pour la 2ème sur un beau panorama. La descente vers la plaine s’est faite très prudemment car c’était encore un sentier à « trébucher »[*]. Puis longue monotonie de la route sur 13km sans ombre et sans circulation. Elle est en cours de réfection et d’élargissement, les bas-côtés sont défoncés et la Via en mauvais état. Par chance, c’est dimanche et les engins sont à l’arrêt. Ouf!
À l’albergue, pas d’eau chaude et pas de cuisine…
[*] Mot du webmestre : curieux, car j’ai adopté pour ce site une police de caractère nommée… Trébuchet MS. Fallait oser!

Lundi 9 septembre : San Pedro de Rozados – Salamanque (24km)
Compliqué car plus rien dans le sac ce matin et 18km à jeun avant de trouver un bar pour le petit-déjeuner. Paysage vallonné ponctué de mares et de grimpettes mais composé de grands espaces agricoles. Salamanque apparaît à portée de main environ 3h avant d’y arriver et ça paraît bien long.
Arrivée à l’albergue juste à l’ouverture, douche, lessive, achat d’une nouvelle crédenciale puis visite de la ville: Casa Lis, superbe demeure Art Nouveau avec de sublimes collections d’époque, cathédrales – Salamanque en possède deux – Casa de las Conchas dont la façade est ornée de coquilles, Plaza Mayor, Université etc…
J’ai terminé devant une petite bière à une terrasse où des musiciens de rue se produisaient. Puis retour par la Grotte de Salamanque, siège supposé d’une ancienne école de sciences occultes et enfin petit détour par le Huerto de Calixto y Melibea (jardin des amants de Salamanque)…
Auberge à donativo.

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