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Lundi 26 et mardi 27 août : Lyon – Merida
23 heures de bus depuis Lyon Perrache avec un arrêt immonde à Montpellier. Aucune infrastructure d’accueil des voyageurs dans une gare routière qui n’est qu’une station de tram. Des toilettes impraticables à 50 m à la ronde… On préfère oublier!
Aujourd’hui, arrivée à Merida par une chaleur écrasante. Agréable divagation à travers la ville déserte jusqu’à l’office du tourisme pour me trouver une chambre pour ce soir, l’albergue des pèlerins ne rouvrant qu’au 1er septembre. Marche jusqu’à l’hostal Anas. Douche, en-cas puis repérage pour la première étape Merida-Aljucen demain aux aurores ( il fait encore 38° ce soir à 9h!).
Merida est une ville à fort passé romain et en conserve de nombreux monuments.
Total de mes allées et venues: 10km500. Ça valait bien une pression et une assiette de calamars….
Mercredi 28 août : Merida- Aljucen (18 km)
Après une bonne nuit, un petit déjeuner local à 2€60, et forte de mon repérage de la veille, j’ai allègrement pris la variante Via de la Plata par le barrage de Proserpine. Environ 4 km de douce montée constante pour sortir de Mérida sous une relative fraîcheur et sur une piste partagée piétons-cyclistes en excellent état. Je n’ai pas regretté. Puis cheminement avec parfois quelques petits « raidillons » jusqu’à El Carrascalejo où j’ai pu remplir mes bouteilles. Il fait très chaud et je fais beaucoup de pauses même à 1km de l’arrivée.
Une nouveauté pour moi: des « bornes-cubes » placées judicieusement remplacent ou renforcent les flèches à la peinture jaune défraîchie.
Balisage impeccable jusqu’à l’albergue de Aljucen très fonctionnelle et proprette… 18 km depuis l’hôtel.
Jeudi 29 août : Aljucen – Alcuescar (20 km)
Partie ce matin à la frontale à 6h45, il fait encore nuit noire. 2 km de route pour quitter Aljucen puis un long chemin sableux , empierré et relativement plat, sauf vers la fin, m’a emmenée jusqu’à Alcuescar. Personne si ce n’est 3 vaches (?) noires aux belles cornes… au moment où je voulais faire une pause (pas faite!). La Via n’est qu’une succession sur 18 km de passages canadiens séparant les propriétés agricoles entre elles. Un peu flippant par moment. Paysages secs, pierres et chênes-liège cèdent peu à peu la place à une végétation plus verdoyante. Moutons, chèvres quelques aboiements…. Une variante me fait arriver à l’albergue à 12h45. Là c’est le choc, c’est l’arène du village qui est transformée. C’est neuf, clair et très spacieux.
Vendredi 30 août 2024 : Alcuescar – Valdesalor(29km)
Rude journée ! Étape prévue de 26km et en fait 29. Je suis épuisée. Suis partie à la frontale à 6h30 et tout allait bien jusqu’au moment où il n’y a plus eu de balise. Même avec le guide super bien fait dont je photographie l’étape du jour, la veille, j’ai erré pendant 2 km. Christian, le pèlerin allemand rencontré hier a eu la même difficulté. L’étape aurait pu être bien sans cette errance, la chaleur (33°) et mon sac à dos. Beaucoup de vestiges romains : ponts, miliarios (espèces de bornes kilométriques romaines), puits etc., mais le tout dans un paysage à découvert, seulement agrémenté de quelques chênes verts et surtout de genêts chiches en ombre. J’ai aussi rencontré Jesu, un pèlerin espagnol avec qui je partage l’albergue ce soir. Comme il ne parle qu’espagnol, c’est un peu coton….
Samedi 31 août : Valdesalor – Caceres…
… puis visite de Caceres 15km et trajet en bus jusqu’à Casar de Caceres (11km)
Partie à la frontale en laissant Jesu. Petit déjeuner à la tienda. Rien de bien remarquable : terres brûlées par le soleil, grandes étendues, chemin plutôt plat et sableux. Vers 10h et 11km plus tard, je suis montée visiter la vieille ville de Caceres. Vers 12h, avisant l’OT, je me suis renseignée sur l’éventualité d’un bus pour les 11km restants. Je m’en suis félicitée en suivant par la fenêtre, bien au frais et pour 1€50, la Via écrasée de soleil. À Casar, fin de l’étape, grosse déconvenue : c’était la feria juste sous les fenêtres de l’albergue!!! Insoutenable! La sono à fond, des Espagnols déchaînés jusqu’à 23h.
Heureusement, il y avait déjà là Henri, un pèlerin alsacien parti de Séville 15 jours plus tôt. Nous avons préparé tant bien que mal les étapes suivantes car je n’ai même pas pu m’allonger pour récupérer un peu ni écrire quoique ce soit. L’albergue de l’étape du lendemain étant fermée, nous devons faire 33 km.
Dimanche 1er septembre : Casar de Caceres – Cañaveral (33 km)
Ce matin, lever à 4h, départ à 4h30 dans les décombres de la veille. Trois heures de chemin avant le lever du soleil, nuit noire étoilée, un petit croissant de lune, une belle piste sableuse légèrement montante et après les passages canadiens les yeux fluorescents des troupeaux et les grognements rapprochés et dissuasifs des chiens gardiens de troupeaux. Dès les premières lueurs, Henri accélère tout en restant attentif. Vers 7h30, nous apercevons l’Embalse de Alcantara au loin. Le chemin devient nettement plus étroit et escarpé. À 10h30 nous avons parcouru l’étape initiale, restent encore 11 km que nous choisissons de faire par la route donc 4 km de moins que par le chemin. Mauvais choix? Tuant!!! À l’albergue turistica de Cañaveral, il y a Ricardo, un Italien de Modène qui circule à vélo depuis trois mois au gré de ses humeurs. Nous formons une belle petite équipe éphémère…
Lundi 2 septembre : Cañaveral – Galisteo (28 km)
Henri m’ayant convaincu de partir de nuit avec lui, je pensais m’arrêter au camping à 19 km de Cañaveral.
Finalement, j’ai tout fait, mais c’est la dernière fois! Trop difficile à cause de la chaleur. Ce matin, au départ à 4h45, il ne faisait pas frais et il n’y avait plus de lune du tout. Le sentier, à la sortie du village, était tout en montée et nous avons loupé deux bifurcations. De plus, pendant tout le trajet, nous n’avons fait que trébucher.
Galisteo se fait désirer: sentiers étroits, ovins, vaches, montées laborieuses, chaleur, bord de route…. pas pris beaucoup de photos.
Ce soir après avoir fait les courses, nous sommes allés derrière les remparts pour l’apéro. Décevant ! Pas d’architecture remarquable à part les arcades. Demain, on dort, petite étape…
Étape 8 Galisteo-> Carcaboso (11,5 km)
Une mini-étape entièrement sur route mais dans un environnement vert et parfois des arrosages automatiques de champs de maïs. Quelques belles vaches et la chance de cheminer à deux pour casser la monotonie du plat. Arrivée vers 10h à Carcaboso, auberge ouverte mais déserte. Nous nous sommes installés et j’ai décidé de renvoyer ma tente: rassemblement des différentes pièces dispersées dans le sac pour une meilleure répartition du poids, fabrication d’un emballage et direction La Poste. Pas simple car il s’agit d’une antenne installée à la mairie et gérée par une factrice tournante de 13h30 à 14h.
Ensuite resto après une petite bière et retour à l’albergue où est arrivé un couple de Croates complètement allumés : ils viennent d’Almerìa. L’année dernière, ils ont fait 3300km de Croatie à St Jacques en passant par le Norte. Pour l’an prochain, c’est plus raisonnable : la Via Francigena.
J’ai réservé mon albergue pour demain car je fais cavalier seul sur 20-25 km, les trois autres se lançant dans l’étape complète de 40 km…
Fin de l’étape 1 >>> vers l’étape 2