• Etape 3

 

ETAPE 3 :  De Salamanque à Santa Marta de Tera
(du 10 au 15 septembre 2024)

Mardi 10 septembre : Salamanque – Calzada de Valdunciel (15km)
Départ tranquillou à 8h10, l’albergue n’ouvrant ses portes qu’à 8h. Salamanque est presque vide, on ne voit que des écoliers et des collégiens. La sortie des villes n’est jamais folichonne et celle-ci ne déroge pas à la règle, à ceci près qu’on suit une belle piste cyclable. Ensuite, les choses se compliquent et entre le tracé Komoot et le guide, j’ai finalement donné la préférence aux bonnes vieilles flèches jaunes tracées à la peinture! Cheminant sur un chemin sableux seulement interrompu à Castellanos de Villiquera, je suis arrivée parmi les grandes plaines céréalières à Calzada de Valdunciel en même temps que Ed, un pèlerin hollandais. Direction l’albergue municipale très cosy, douche, lessive et nous décidons de nous offrir un “menu del dia” (menu du jour). Nous n’avons pas été déçus et sommes rentrés repus…!

Mercredi 11 septembre : Calzada de Valdunciel – Villanueva de Campean (33km)
Ce matin, départ à 7h à la frontale, grande sente qui borde l’autoroute et la nationale. Petit passage tout juste marécageux et choix entre deux directions: avec eau, sans eau. On continue notre chemin en montagnes russes, le sentier suivant le relief et non la rectitude de l’asphalte, ce qui implique pas mal de petits raidillons. Mais après quelques kilomètres, un chemin étroit se dessine à côté de la grande piste et on marche sur un terrain plus moelleux parmi les genêts et quelques jeunes chênes verts. Un peu de nationale nous permet d’arriver à El Cubo de la Tierra del Vino: aucune trace de vignes! Normalement, l’étape s’arrête là après 20 km de marche, mais il faudrait alors faire une étape de 32 km demain pour Zamora. Donc, on continue et en sortant de El Cubo, la Via suit une ligne de chemin de fer désaffectée en pente douce. Un beau passage rectiligne entre les champs cultivés nous fait arriver sur les hauteurs surplombant la plaine Zamora. Et là, quel étonnement: des vignes semblant à l’état sauvage. Deux miliarios contemporains nous montrent enfin la direction de Villanueva de Campean, fin de l’étape du jour.

Jeudi 12 septembre : Villanueva de Campean – Zamora (18km)
Journée bizarre. Pas de surprise sur le chemin: lever de soleil, piste sableuse, Zamora qui se montre 3 heures avant qu’on puisse y accéder. Mais passage du Rio Duero en petit bac pour piétons, petit moment privilégié. Zamora est une très belle ville, le souci étant que, encore une fois, c’est la fête et le centre-ville n’est qu’une immense foire aux jambons et aux fromages et tout est altéré par de grandes tentes blanches. On n’a aucun recul et surtout, c’est encore la foule partout.
L’albergue m’a un peu déçue aussi car elle est tout en escalier. On est une dizaine de pèlerins car Zamora est le croisement de plusieurs chemins de Compostelle. Moi, j’ai opté pour celui qui passe à Ourense, le plus courant.
Je suis un peu perturbée car je m’étais imaginé un accueil plus tranquille et plus culturel…

Vendredi 13 septembre : Zamora – Granja de Moreruela (40km)
Déçue par l’ambiance à Zamora et après une mauvaise nuit (3 gros ronfleurs), je suis partie à 7h30. Arrivée à l’étape à Montamarta à midi, j’ai décidé de ne pas refaire une nuit avec les mêmes personnes. J’ai donc continué de marcher et de fil en aiguille, ne trouvant pas d’auberge, j’ai fait une double étape. J’ai ainsi rattrapé Henri et un groupe plus sympathique composé de Français, Néerlandais, Espagnols, Italiens. Nous sommes environ une vingtaine de personnes.
Demain, j’aurai peut-être du mal à avancer mais je suis contente de ma journée…

Samedi 14 septembre : Granja de la Moreruela – Tàbara (25km)
Après mon exploit d’hier, petite forme ce matin mais prête à faire mes 25km de ce jour. Il faut savoir qu’à Granja de Moreruela, les deux voies principales se séparent : Astorga d’un côté et Ourense de l’autre. Le chemin d’Astorga rejoint le Camino Francès et je n’ai pas envie de retrouver tout de suite les foules. Donc, je fais attention et prends bien le Camino Sanabrès. D’abord, on longe des exploitations minières et on se rend compte que la région est bien ravagée. Ensuite paysage vallonné, verdoyant et une belle vue sur le Rio Esla que l’on traverse sur un joli pont. Après, les choses se compliquent car il y a un passage escarpé non recommandé aux petites formes. J’ai donc pris la route et retrouvé le parcours commun qui passe par Faramontanos de Tàbara, premier café du matin après 18 km. Puis longues lignes droites jusqu’à Tàbara, étape du jour où je suis arrivée troisième. Mais où sont donc les autres?

Dimanche 15 septembre : Tàbara – Santa Marta de Tera (23km)
Nous étions une belle tablée hier soir. José, l’hospitalier, nous a fait tirer au sort une maxime en fin de repas, à méditer en chemin. La mienne m’a interloquée: “Si les ronflements des autres t’empêchent de dormir, imagine les vagues de l’océan et fais un mix des deux.” Je peux dire que cette nuit encore, l’océan était en furie. Mais on s’adapte…
Petit-déjeuner commun à 7h, départ à 7h30 pour une belle randonnée de 23km à travers cistes et chênes verts, dont certains ont été fort impactés par les terribles incendies d’il y a 2 ans. Fin de l’étape à Santa Marta de Tera, très fière de sa statue de Saint Jacques pèlerin datant du 11ème siècle et la plus ancienne d’Europe.
Journée sans bar ni restaurant ouvert, heureusement des particuliers nous ont vendu des œufs et des tomates de leur jardin. Demain, grosse étape de 36 km…

 

Fin de l’étape 3  >>> vers l’étape 4