• De Conques à … Conques

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Juin 2022 : petit faux pas
     À la demande de Guillaume, mon petit-fils de 9 ans, nous sommes partis de Conques pour une petite semaine d’essai sur le Chemin de Compostelle. Malheureusement, je me suis fracturé la malléole droite en fin d’après-midi de la première étape. Fin du périple et un été caniculaire avec le pied droit dans le plâtre.

Mars 2023 : petit rattrapage
     Guillaume, frustré de n’avoir pas fait « Compostelle avec Mamie », a parlé avec enthousiasme et conviction de notre aventure écourtée, à sa cousine Agnès. Nous repartirons par conséquent à trois de Conques, pour une petite semaine, pendant les vacances de Pâques. Initier deux enfants de dix ans à la randonnée sur plusieurs jours, un vrai bonheur!

Avril 2023 : c’est parti !
     Comme promis, j’emmène donc deux de mes petits-enfants, Guillaume et Agnès, dix ans, découvrir le chemin de Compostelle pendant une semaine.
En route pour le GR65, direction Santiago de Compostela !

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Samedi 15 avril 2023 : Arrivée à Conques
     Après avoir garé la voiture au “parking pèlerins” gratuit “La rivière”, nous nous sommes équipés de nos sacs à dos et de nos bâtons, direction l’abbaye de Sainte-Foy pour notre première nuitée. Il faut être très prudent car nous devons marcher le long de la route assez passagère, avant de bifurquer sur un chemin empierré menant au village historique.

Guillaume avait déjà vécu une première nuitée, l’an dernier, en chambre particulière. Cette année, nous avons dormi en dortoir. Il y a énormément de monde, au petit-déjeuner, il y avait 80 personnes.
     Après les formalités d’achat de créanciales et de règlement de la demi-pension, nous prenons possession de nos lits (les deux enfants sur les lits en hauteur bien sûr). Le programme de la soirée est bien chargé: repas à 19h, complies avec remise des créanciales et bénédiction des pèlerins au départ de Conques, explication détaillée du  magnifique tympan par le Frère Arnaud, puis, normalement, concert d’orgue auquel nous n’avons pas assisté car les enfants étaient trop fatigués et l’étape du lendemain est la plus difficile.

 

Dimanche 16 avril 2023 : de Conques à Decazeville (20 km)
     C’est à 7km de l’arrivée que je m’étais fracturé la malléole droite l’an dernier mais cette année, je me suis équipée de chaussures de marche montantes!
     Le matin, les premiers pèlerins se lèvent aux environs de 6h. C’est un ballet relativement silencieux avec froissements de sacs plastiques et éclairs de lumière, après une nuit bruyante. Petit déjeuner à 7h30 puis départ tranquille vers 8h30h sur la belle descente qui nous amène au Pont du Dourdou. Là, il y avait Hervé, une surprise pour Guillaume qui avait bien sympathisé avec cet ancien propriétaire de notre hébergement “Les Volets Bleus” à Decazeville, l’an dernier. Nous faisons la première partie de l’étape ensemble, c’est-à-dire, la grande montée jusqu’à Noailhac. Il a bien plu les jours précédents mais le sentier escarpé est encore praticable. Petite pause sonnerie de cloche à la Chapelle Sainte-Foy. Puis arrêt grignotage de midi au restaurant-épicerie de Noailhac avant de prendre congé de Hervé et Sylvie. Le chemin en grande partie goudronné continue de monter en suivant un chemin de croix, jusqu’à la petite chapelle Saint-Roch (toilettes sèches et coin pique-nique). Nous sommes sur les hauteurs et le dénivelé moins important. Une petite pause encore à l’aire de Fonteille et c’est la longue descente vers Decazeville. C’est fatigant et nous nous racontons des histoires. Enfin, nous arrivons aux “Volets Bleus” très bien situés sur le chemin. Jeffrey et Sébastien, les nouveaux propriétaires, nous accueillent et il y a déjà une dizaine de pèlerins dont une famille avec un âne. Les enfants, pour se reposer, jouent à loup! Puis à 19h30, c’est l’heure de l’excellent mais long repas et une bonne nuit dans notre chambre pour trois.

 

Lundi 17 avril 2023 : de Decazeville à Le Therly (17 km)
     Lever vers 7h30, petit-déjeuner avec découverte de la confiture de lentilles. Tout le monde a bon appétit. Nous partons les derniers après les ajustements de sacs et de chaussures et affrontons la longue montée goudronnée vers Saint-Roch. Une inscription à l’intérieur de la chapelle indique “Santiago 1300 km”. Il fait toujours un peu frais le matin mais beau temps. Nous restons sur les hauteurs avec de belles vues avant de descendre par un sentier plus étroit et quelque peu boueux sur Livinhac-le-Haut.
     Il nous faut une pharmacie, un point d’eau, des toilettes, un guichet automatique et un peu de ravitaillement. En sortant de Livinhac, c’est chose faite en grande partie au “multiservices” en face de l’église. Environ 3/4h après Livinhac et une longue montée, nous nous installons au pied d’un arbre pour grignoter saucisse sèche, tome de Savoie et fruits secs. Petit sentier relativement plat puis ça remonte un petit peu vers Montredon, après la Croix des Trois évêques, point de jonction des trois départements – Lot, Aveyron et Cantal (coin repos). À Montredon, petite halte massage de pieds et détente “roulés-boulés” sur une aire de pique-nique avec toilettes sèches, point d’eau et table. Grosse montée vers l’église après visite de la petite chapelle ND de Pitié. Nous reprenons notre marche en direction du Therly distant d’environ 5 km par des petites routes traversant des hameaux et de petits chemins herbeux. Nous arrivons sur place vers 16h et retrouvons Claire et Lucie qui remettent le fournil en état puis Clémence qui prépare le repas pour neuf pèlerins. Nous chaussons les sandales et les enfants se détendent en lançant des jouets et en courant avec Bonnemine, le chien de la maison peu habitué à voir d’aussi jeunes pèlerins. Seul petit bémol, il fait froid, le chauffage étant prévu pour l’année prochaine mais système D: bouillottes avec de l’eau chaude dans des bouteilles de jus de fruit.
     Devant le nombre de pèlerins peu habituel et les difficultés de réservation pour certains, je me décide à réserver notre trajet de retour par la Malle Postale. Plus de place!! Complet! J’en parle autour de moi et je joins le gîte où nous devons passer notre dernière nuitée. L’hébergeuse me propose simplement de l’annuler car elle n’a pas de solution et ce n’est pas la première fois que ça arrive cette année. Après un petit sondage auprès des pèlerins rencontrés, il s’avère que la plupart ont réservé dès avant Noël. Je comprends pourquoi, en février, j’ai dû appeler plusieurs gîtes pour mes réservations avec les enfants. Cheminant seule, je ne l’aurais même pas fait!
     Finalement, tout s’arrange grâce à Hervé.

 

Mardi 18 avril 2023 : de Le Therly à Figeac (13 km)
     Réveil vers 7h45 dans un dortoir glacé mais bonne nuit quand même. Le petit-déjeuner est prêt sur la table et chacun se sert. Les enfants et moi, nous traînons un peu car l’étape est courte et il faut bien encore jouer avec Bonnemine avant de partir. Après une dernière photo, nous mettons en route vers 9h40, en descente vers le lac de Guirande puis à travers une campagne verdoyante jusqu’à Saint-Jean-Mirabel (du verbe mirer et non pas le fruit).
     Nous inventons toujours des histoires sauf dans les montées. Il y a du soleil et dans une de ces montées, nous voyons une petite pancarte proposant la vente-donativo de coquilles préparées par des enfants. Bien sûr, nous ne résistons pas. Petite halte grignotage plus loin et photo d’un vélo géant et après, c’est l’enfer: une montée interminable en bordure de route! Il fait chaud, il y a de la circulation, et malheureusement pas de coin pour une halte. Nous nous mettons un peu en retrait car c’est éprouvant pour les enfants et ils ont besoin de se reposer et de s’hydrater. Petit grignotage, les sacs s’allègent. Il nous reste environ 6 km par des chemins rocailleux et une longue et forte descente sur Figeac.
     Nous déposons nos sacs à la bagagerie du gîte “Le Chemin des Anges” et nous allons au centre-ville manger une bonne glace (excellent glacier, rue Emile Zola). Nous n’avons pas le courage d’aller au musée Champollion et les enfants s’amusent beaucoup sur la reproduction fortement agrandie de la Pierre de Rosette, Place des Écritures. Nous rencontrons encore beaucoup de pèlerins dont pas mal de têtes connues. Les enfants sont infatigables et n’arrêtent pas de courir. Vers 16h, nous décidons de rentrer au gîte qui est ouvert. Luc nous accueille avec son chien Rocca et nous conduit à notre chambre. La maison a beaucoup de caractère avec de grandes pièces et de très beaux meubles. Le coin salon est investi par Guillaume et Agnès, grands amateurs de BD.
     Bon repas, onze pèlerins, soirée calme au salon, BD, guitare…

 

Mercredi 19 avril 2023 : de Figeac à Beduer (13 km… mais bientôt le goudron devient majoritaire)
     Encore une petite étape. Lever, petit-déjeuner, provisions au magasin des Producteurs pour le repas de midi. Nous prenons congé de Luc et Rocca vers 9h. Puis nous suivons brièvement les rives du Célé pour commencer à regagner les hauteurs. Mélange de goudron et petit sentier rocailleux. Ça monte bien. Le paysage est toujours bien verdoyant mais bientôt le goudron redevient majoritaire. Quelques cazelles (abris ronds de berger en pierre) dans les pâtures, un parcours bien bosselé et c’est l’entrée à Faycelles, une bastide pittoresque avec de belles ruelles et des maisons en pierre. Nous avons bien fait de prévoir des provisions car les magasins ne sont pas encore ouverts pour la saison. Il y a des toilettes, un point d’eau et des bancs.
À 13h. reprise du chemin agrémenté de panneaux d’information sur l’histoire et la flore locales. Une superbe vue près de la tour de garde et un joli sentier escarpé en bas de la falaise. Un petit jardin bucolique, une halte “biquettes” et c’est la dernière partie de l’étape: notre gîte “Transhumance 46” se trouve un peu à l’écart de Beduer. Petite route et petit sentier étroit pour arriver à une maison en bois flanquée d’une roulotte. Ce sera notre logis pour la nuit. Sylvie, notre hébergeuse, l’a peinte de toutes les couleurs. Deux chambrettes, un salon/kitchenette, une douche minuscule mais efficace. Il y a aussi Jazz, le chien, mais les enfants ne peuvent pas jouer avec car il s’excite trop facilement… Petite lessive, il fait grand soleil. Le repas est à 19h. et nous le partageons avec un couple qui fait suivre ses bagages par la Malle Postale.

 

Jeudi 20 avril 2023 : de Beduer à Cajarc (20 km)
     Bonne nuit, temps frisquet au matin, nous prenons le petit-déjeuner à 7.30 car l’étape est longue. Nous partons par le même petit sentier qu’à l’arrivée. Le paysage change: une végétation moins dense, des chemins bordés de part et d’autre de murets en pierres sèches. De nombreuses cazelles, des moutons, de jolies pierres tourmentées, de bonnes odeurs de lilas et d’aubépine. Les enfants apprécient la marche avec les bâtons et nous en fabriquons deux chacun. Arrivée à Le Gréalou où notre réputation nous a précédés: on sait qu’il y a une mamie et ses deux petits-enfants qui marchent depuis Conques.
     Petite pause repas sur la terrasse de l’épicerie avec en dessert nos premières fraises. Puis nous découvrons le dolmen de Pech Laglaire 2. Les enfants lisent attentivement tous les panneaux informatifs depuis notre départ de Conques. Il fait chaud, le dénivelé n’est pas très important mais quand même présent. Les murets sont parfois agrémentés de pierres plates peintes ou décorées. Des bancs de pierre nous accueillent.
     Enfin, nous arrivons au surplomb de Cajarc. Un petit sentier caillouteux nous conduit en assez forte descente à notre gîte “Le Pèlerin”, en passant devant l’imposante grotte de la Cascade.
     Nous sommes tout surpris de n’y rencontrer qu’un allemand de Francfort et une pèlerine écossaise. Nous sommes bien hébergés: chambre de trois lits avec douche et toilette attenants. Cuisine équipée mais pas de possibilité de demi-pension. Nous avions prévu une soirée pizza mais c’était fermé et nous avons eu une soirée croque-monsieur dans le centre-ville très animé.
     Cajarc possède une tour Eiffel miniature et c’est la ville de naissance de Françoise Sagan. Le Président Georges Pompidou (qui siégea au conseil municipal) venait s’y ressourcer en famille, et Coluche avait une petite propriété dans les environs.
     Petite déambulation en ville, jeux dans le jardin et extinction des feux à 21h30.

 

Vendredi 21 avril 2023 : de Cajarc à Saint-Jean-de-Laur (9 km annoncés mais en fait 12 km), puis retour en voiture à Conques
     C’est notre dernier jour. La veille, je me suis mise d’accord avec Hervé pour qu’il vienne nous chercher dans les environs de midi à la fin de l’étape pour nous emmener au camping de Conques “Le Temps d’une pause” où j’ai loué un mobil-home en demi-pension pour la nuit avec literie. Bien sûr, j’ai annulé “Le Mas de Jantielle” devant lequel nous sommes passés et qui avait l’air très accueillant.
     Après un bon petit-déjeuner idéal pour les enfants (3 sortes de céréales et de petits pains) nous sommes partis confiants, certains d’en avoir vite terminé avec cette étape prévue pour 9 km.
     La sortie de Cajarc s’est faite en touriste: lecture du panneau d’info sur le lion de Cajarc, promenade le long des ruelles agrémentées de vieux vélos bricolés et fleuris, puis le long du Lot avec ses magnifiques platanes élagués en “poulpes”. Passage derrière le barrage hydraulique avant la courte mais rude montée jusqu’à ND de la Paix (La cappelette, ancienne léproserie). Redescente vers le pont de Gailhac et montée jusqu’à la sortie du village. Petite pause photo devant une borne du “Chemin de Compostelle”. Normalement, il ne nous reste plus que 3 ou 4 km et nous avons prévu de rencontrer Hervé à une halte fontaine. Mais au moment où nous pensions arriver, un panneau nous indique encore 3,5 km. Et là, petit moment de découragement: on ne prend plus de photos et on marche jusqu’à la fontaine qui ne ressemblait pas du tout aux affiches que nous avions vues. Pas sûrs d’être au bon endroit, nous continuons jusqu’au moment où on nous dit que nous avions bien dépassé l’endroit. Mais le chemin ne laisse jamais tomber ses pèlerins et sur le retour, Hervé est arrivé et nous a recueillis. Nous sommes alors retournés à Cajarc pour un bon resto!
     Après-midi touristique dans la vallée du Lot: Maurs, Château de Gironde, La Vinzelle…
     Nous sommes arrivés au camping de Conques où nous n’avons pas été déçus de l’hébergement ni de la demi-pension.